La vie et sa danse
Alexandria Coe & Erin Armstrong

06/02/2021 - 06/03/2021

LIUSA WANG a le plaisir de vous présenter sa prochaine exposition La vie et sa danse d’Alexandria Coe et Erin Armstrong, visible du 6 février 2021 au 6 mars 2021. À cette époque où l’incertitude – mêlée de peur, mais aussi de courage et de curiosité effrénée – demeure une préoccupation inhérente à la vie, l’exposition explore le sens de l’existence et offre une vision de la souffrance et de la perte de l’homme à l’ère moderne. 

“Amor fati”. C’est à travers cette locution latine que Nietzsche formule l’amour du devenir et du chaos que constitue parfois la réalité. Schopenhauer, quant à lui, pense que la vie consiste essentiellement dans le mouvement et l’agitation incessante. Il s’agit du « vouloir-vivre », une impulsion aveugle ininterrompue ou une pulsion fondamentale qui pousse à l’insatisfaction de l’existence humaine. 

Les œuvres exposées reflètent la dualité conflictuelle de ces visions sur la vie. Le travail d’Armstrong explore la condition humaine actuelle en examinant la relation entre les individus et leur environnement, tandis que les œuvres d’Alexandria dégagent un sentiment de sensualité et de liberté à travers le nu féminin. Sa pratique consiste à dessiner des figures sans entrave et de manière minimaliste en capturant l’essence du corps humain. 

Armstrong donne à voir l’impuissance et la peur qui se heurtent aux sentiments d’éveil de calme et d’optimisme, ayant progressivement émergés de l’interruption forcée de nos vies. La palette joyeuse et les couleurs pastel se détachent sur un fond discret et soulignent le lien entre nous et notre environnement, dévoilant une impression de désorientation. Les œuvres révèlent l’expérience individuelle dans une époque d’isolement, de chaos et d’incertitude. La flore et la faune tourbillonnantes brouillent l’appréciation de l’espace et du temps. Les éléments naturels sont exposés de manière à mettre en lumière l’équilibre fragile entre la nature et l’homme. Les figures sont assises à côté d’animaux ou de plantes, qui fanent et dépérissent ou bien qui fleurissent et bourgeonnent, suggérant ainsi le cycle de la vie et la mort, ainsi que le temps qui passe. 

Les dessins au fusain créés intuitivement par Alexandria sont à la fois simples et audacieux. Chaque dessin représente une femme dans sa vie, qu’elle soit mannequin, amie ou mentor. Comme l’explique le sociologue David Le Breton, « le corps est la souche identitaire de l’homme, le lieu et le temps où le monde prend chair à travers un visage singulier. Il est l’axe de sa relation au monde. À travers lui, l’homme s’approprie la substance de sa vie et la traduit à l’adresse des autres par l’intermédiaire des systèmes symboliques qu’il partage avec les membres de sa communauté. » Les photographies présentées sont des autoportraits de l’artiste. 

Ensemble, les dessins et les photographies donnent à voir son exploration incessante de l’épaisseur de l’intériorité à travers l’observation du corps humain. La fascination pour l’humanité, évidente dans ses œuvres, est inhérente au travail de l’artiste, qui déclare : « Ce pour quoi je lutte, c’est un corps autonome qui choisit sa propre identité, plutôt que de se comporter selon les règles sociales qui prescrivent la façon dont les corps féminins devraient se comporter. » 

Comment interpréter l’existence humaine ? Que la réponse soit dans « amor fati » ou à travers le « vouloir-vivre », les deux artistes sont toujours sur le chemin de l’introspection et continuent d’explorer l’énergie féminine à la fois douce et forte. Alors que les œuvres d’Erin plongent le public dans les paysages mentaux des personnages, celles d’Alexandria déclenchent le désir le plus profond de l’être humain – la liberté. Dans les deux cas, elles suscitent un sentiment d’apaisement et de réconciliation.

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LIUSA WANG is pleased to present La vie et sa danse, featuring Alexandria Coe and Erin Armstrong, open from 6 February 2021 to 6 March 2021. 

In an era where uncertainty—woven from fear, courage, and passionate curiosity— remains a concern inherent in life, the exhibition examines the meaning of existence and how to see one’s suffering and loss in this modern age.

Nietzsche believed greatness in life lay in « amor fati » or love of one’s fate. On the other hand, Schopenhauer argues that life consists of ceaseless motion and restlessness. It’s about the “Will-to-Live”, a blind incessant impulse or fundamental drive that originates in the body that pushes for an insatiable continuation onwards in human existence.

Rather than denying or tolerating what is necessary, one accepts the good, the bad, and the mundane with strength and all-embracing gratitude that borders on a kind of enthusiastic affection.

Armstrong and Coe reflect this conflicting duality of perspectives on life. Armstrong’s works explore the present human condition by looking at the relationship between individuals and their environment while Coe’s works show a sense of sensuality and freedom through the female nude as the main subject. Her practice consists of uninhibited and minimalist mark-making capturing the essence of the physical human form. 

Armstrong juxtaposes the colliding feelings of helplessness and fear with an awakening sense of calm and optimism that slowly emerges during this forced interruption of our lives. The jubilant palette and bright pastel colours set against muted backgrounds underscore the circular link between us and our surroundings, a fundamental entity to the sense of disorientation experienced by humanity. The pieces reveal the individual experience of being alive in a time of isolation, chaos, and uncertainty. Swirling flora and fauna distort the sense of space and time. Natural elements are emphasized in order to capture the fragile balance with the world around us. The figures are seated beside animals or plants that are either wilting and dying or blooming and budding, signaling the cycle of life, death, and time. 

Intuitively creating her charcoal drawing works, Coe has empowered her artwork with simplistic yet bold attributes. Each drawing represents a woman in the artist’s life, whether a model, a friend, or a mentor. As the sociologist David Le Breton explains, “The body is the root of human identity, the place and time where the world takes on flesh. Through it, humans appropriate the substances of life and translate it to others through the symbolic systems shared with the community.” The photography pieces are self-portraits of the artist herself.

Together, the drawings and photographs reveal her ceaseless journey in understanding the depths of the mind through observations of the human form. Coe’s works exhibit mankind’s intrinsic pull to continuous evolution, as she states that, “what [I] strive for is an autonomous body that chooses its own identity, rather than behaving by any social set rules of how female bodies should behave.”

How to see one’s existence? Whether the answer is « amor fati » or keeping the « Will-to-Live », both artists are still on the journey of self-discovery and continue to show the gentle but firm power of women. Roaming through the mental landscapes of Armstrong’s figures or triggered by Coe’s drawings of experiencing that most original and deeply rooted desire of humanity—freedom—the audience will feel a sense of healing and pacification.